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L'encrier du puits au chat
19 novembre 2009

Psy'chat

Lové sur le fauteuil, Freud trône dans le bureau de Sonia. Confortablement installé, il se lèche la patte et entame une toilette soignée. Sa maîtresse, très concentrée, tape sur le clavier de son ordinateur de mystérieux signes. Quand il était plus jeune, Freud a examiné cet étrange appareil et tenté, lui aussi, de délicatement y poser ses pattes mais la jeune femme n’a pas du tout apprécié et il a été  immédiatement chassé de la pièce. Depuis, Freud se contente d’écouter patiemment les patients qui défilent dans le cabinet.

Il y a Edouard qui à peine arrivé, éternue et postillonne partout. Quel malotru !

Il y a aussi le bonhomme rondouillard qui à peine entré, s’agite en tout sens comme une girouette. Il fait de grands gestes. Freud craignant les débordements malodorants du personnage se réfugie sous un meuble pour écouter ses longues logorrhées.

Celle que Freud préfère, c’est Rose. C’est une petite fille qui ne parle pas. Lors de ses séances, elle s’approche tout doucement du chat et le regarde attentivement. Quand le chat plisse l’œil, elle lui répond par un clin d’œil. Elle est mignonne Rose ! Au moins, elle ne se permet pas mille familiarités et ne bêtifie pas comme Mademoiselle Ploc. Cette mégère se précipite toujours sur lui et « gagatise » à qui mieux-mieux. Quelle horreur ! Comme s’il ne comprenait pas le français … en plus elle s’adresse à lui à la troisième personne, quel manque d’égard !

Le pire, c’est Jean, il se balance tout le temps, c’est à vous donner le tournis. Il répète toujours la même chose. Sonia ferait mieux de lui offrir un magnétophone, on pourrait alors passer directement aux choses sérieuses et ouvrir directement sa tablette de chocolat pour que le matou puisse récupérer les miettes de cacao.

La personne que Freud redoute le plus, c’est Emma. Quand elle débarque avec son chariot, le seul salut, c’est la fuite ! Son aspirateur fait un bruit d’enfer. Elle le passe en râlant après les poils si doux qui tapissent moelleusement son coussin. Dès le départ de la femme de ménage, tout est à refaire ! Avec elle pas question non plus de squatter le lavabo !

Gribouille2

Le soir venu, Sonia éteint son PC. Quelle douce mélodie aux oreilles de Freud. Il a la tête farci des problèmes des visiteurs de sa maîtresse. Celle-ci épuisée, s’installe sur le rocking-chair du salon et le prend délicatement sur ses genoux. Elle le caresse doucement sans rien dire.

Le silence, quel bonheur !

Pourquoi les humains ont-ils tant besoin de parler ? Pourquoi ne se contentent-ils pas de se lécher, de se frotter les uns aux autres, de lancer un coup de pattes aux importuns ? Il y a pourtant mille façons de se faire comprendre et ce serait beaucoup plus rapide et explicite !

CB

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